Comment faire reproduire les carpes koï ?
Dans chaque bassin à koï, il y a de grandes chances d’avoir des carpes koï mâles et femelles. Il est donc fort probable que vous ayez un jour des bébés koï. Dans ce blog, nous vous expliquons les conditions nécessaires pour avoir de la reproduction et comment en faire un succès!
- À quel âge peuvent-ils se reproduire ?
- Quelles conditions nécessaires pour la reproduction ?
- Les étapes de la reproduction des koï
- Pas de place pour de nouveaux alevins koï ?
À quel âge les koï peuvent-ils se reproduire ?
Il n’est pas encore possible de déterminer le sexe d’un koï âgé d’un an. Seuls les éleveurs japonais avec des années d’expérience y arrivent, et encore… C’est au cours de leur deuxième année de vie que les carpes koï commencent à produire des hormones et qu’il devient possible de déterminer leur sexe*. De manière générale, on peut dire que les mâles atteignent la maturité au cours de leur deuxième année, alors que les femelles commencent à produire des œufs pendant leurs troisième année.
Pendant la période de fraie (qui peut commencer dès le printemps), on peut observer le comportement reproductif des mâles : ils poursuivent les femelles et se frottent contre elles, tout en poussant assez violemment sur leur ventre pour que celles-ci pondent leurs œufs, que les mâles vont à leur tour féconder.
Quelles sont les conditions nécessaires à la reproduction ?
La qualité de l’eau
Pour stimuler le comportement reproducteur, il est essentiel que la qualité de l’eau* soit bonne. Un bassin qui est sujet à des pics courants d’ammoniac et de nitrites n’est pas un environnement favorisant le comportement reproducteur.
Différentes profondeurs
La forme idéale d’un bassin pour faciliter la reproduction des koï comporte plusieurs zones de profondeur. Les femelles préfèrent les zones peu profondes, qui sont plus chaudes, pour déposer leurs œufs.
Température
À partir de 15 °C, les hormones des koï femelles provoquent la production d’œufs. Plus tard dans l’année, au-delà de 20 °C, les koï mâles deviennent hormonalement actifs et se frottent aux koï femelles. Cela stimule les femelles à déposer leurs œufs, qui sont ensuite fécondés par les mâles.
Maturité sexuelle
Les mâles sont pubères à partir de leur deuxième année, alors que les femelles doivent attendre leur troisième année. Pour qu’une femelle commence à produire des œufs dans son abdomen, il faut que les conditions le permettent (pas de maladies, pas de stress, bonne qualité de l’eau,…). Et ensuite, une femelle pleine peut aussi décider de garder ces œufs, si les mâles ne sont pas assez performants ou pour d’autres raisons. Elle gardera ses oeufs jusqu’à ce que le moment soit idéal. Si elle ne pond pas ses œufs pendant plusieurs années consécutives, ils peuvent durcir dans son ventre et la mettre en péril.
Le bon ratio entre mâles et femelles
Le meilleur ratio pour une fécondation réussie de tous les œufs est de deux mâles pour une femelle.
- S’il n’y a qu’un mâle, il n’arrivera pas à féconder tous les œufs et une partie se mettra à pourrir.
- S’il y a plus de deux mâles, le risque de blesser la femelle est plus important, mais la reproduction reste possible. Au Japon, les éleveurs utilisent beaucoup de mâles pour avoir plus de diversité dans la reproduction, mais eux font la fécondation manuellement.
Étapes de la reproduction des koï
Pendant la fraie, les femelles recherchent l’endroit idéal pour déposer leurs œufs. La brosse de fraie est le meilleur élément : c’est une longue brosse aux poils longs et doux qui imite parfaitement la structure d’une plante aquatique. En effet, elle permet aux œufs de s’y attacher et d’être en quelques sortes protégés.
La brosse de fraie est verte et mesure un mètre et demi de long sur 15 cm de diamètre et est pourvue d’un crochet à chaque extrémité pour pouvoir facilement l’accrocher. Il est conseillé d’en mettre plusieurs et de les rassembler dans le bassin à un palier peu profond (30 – 50 cm). La quantité de brosses à mettre dépend de la quantité de femelles, en sachant qu’un femelle peut pondre jusqu’à 200.000 œufs… comptez grosso modo 3 brosses par 10.000 l.
Séparez les parents géniteurs du bassin
Il y a plusieurs avantages à séparer les parents géniteurs du reste du bassin.
- Pour éviter des blessures : Prenez une femelle (pleine) assez imposante et deux mâles de plus petit format. Comme vous l’avez lu, c’est le meilleur ratio pour la fécondation. Dans les étangs où la proportion de mâles et de femelles est beaucoup plus importante, les mâles risquent d’endommager les femelles.
- Choisissez les bons parents : Vous voulez bien-sûr reproduire avec vos meilleurs poissons pour avoir les plus beaux alevins possibles, donc isolez les parents dans un bac/bassin pour la reproduction. Dans un bassin, il y a en général beaucoup de variétés différentes, mais aussi des koï de qualités différentes, donc il est difficile de garantir une belle progéniture avec tous ces mélanges au hasard. Si vous choisissez des géniteurs de la même variété et de bonne qualité, vous avez déjà plus de chance d’avoir de beaux résultats.
- Plus facile à gérer les paramètres d’eau : Un bac de reproduction est un plus petit volume, ce qui rend les nombreux changements d’eau plus faisable que dans le bassin. Optez de préférence pour un petit filet d’eau constant et une évacuation par débordement, comme ça vous avez un changement d’eau constant, sans devoir interrompre ou stresser les poissons.
- Choisissez un bac arrondi : Si la reproduction se fait dans un bac rectangulaire, vous courez le risque que les femelles soient poussées dans les coins et qu’elles s’y blessent ou sautent hors du bac. Dans un bac arrondi, elles peuvent “échapper” en nageant continuellement en cercle sans obstacles.
Comment savoir si les œufs sont fécondés ?
Les œufs fécondés sont translucides et après quelques jours, un tout petit point noir se dessine (ce sont les yeux du futur alevin). Si vous voyez des oeufs blancs, vous pouvez les retirer car cela veut dire qu’ils sont pourris.
Une fois les œufs fécondés, replacez les parents dans le bassin
Après la fraie, remettez les parents dans le bassin, pour qu’ils n’aient pas le temps de manger leurs œufs. Les œufs peuvent rester dans le bac pour éclore.
Contrôlez les paramètres de l’eau
Après la fraie, d’énormes quantités d’ammoniac seront présentes dans l’eau, augmentez donc la fréquence des renouvellements d’eau et utilisez des bactéries.
Comment éviter la pourriture des œufs ?
Un problème commun est la pourriture des œufs. Pour éviter cela, vous pouvez mettre du vert de malachite (Alparex ou Omnipur) dans l’eau.
La croissance des alevins
Des bébés koï nouveaux-nés sont tous petits et mesurent entre 2 et 4 mm. Les premiers jours, ils ne nagent pas encore activement, ils font plutôt du sur-place. Ils n’ont pas besoin d’être nourris les premiers jours, car ils puisent les derniers nutriments de leur sac vitellin.
À partir du 3ème jour vous pouvez commencer à les nourrir.
Les mini granulés Plankton de Hikari sont parfaits pour les premières semaines de vos petits alevins. Ils ressemblent à de la poudre, mais chaque granulé est englobé d’un film pour que tous les nutriments restent dans le granulé et ne se perdent pas dans l’eau.
Hikari Plankton est disponible en 3 tailles, pour que les bébés koï aient le granulé adapté à chaque instant de leur développement. Si vous n’avez pas beaucoup de bébés, les petits pots de 100g Ichi Food Baby sont très pratiques.
La température idéale pour le développement des alevins est entre 20 et 27 °C.
Pas de place pour de nouveaux koï ?
Si, au contraire, vous n’avez pas la place pour les alevins, mais malgré tout vous remarquez que vous avez des femelles pleines dans le bassin, voici nos conseils :
- Placez suffisamment de brosses de fraie (comme conseillé ci-dessus).
- Ne nourrissez pas les koï pendant le processus.
- Si possible, descendez le niveau de l’eau de 30 – 50 cm, pour éviter que les femelles ne sautent hors du bassin pour fuir les mâles.
- Une fois les oeufs pondus, retirez les brosses couvertes d’œufs et laissez-les sécher.
- N’oubliez pas de surveiller les paramètres d’eau du bassin, procédez à de nombreux changements d’eau et ajoutez des bactéries.
On peut également décider de laisser faire la nature complètement. La majorité des oeufs seront mangés par les koï et autres poissons dans le bassin, mais vous risquerez néanmoins d’avoir de petits rescapés, souvent de couleur foncée pas très jolis, qui auront réussi à se cacher dans les plis de bâche, entre les plantes ou dans les profondeurs.
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